Une idée fausse qui peut vous coûter cher et on me pardonnera, j’espère, d’aborder un sujet aussi prosaïque.
Nombre d’associations – et les divers CRILJ ne font pas exception – croient que les associations sous le régime de la loi de 1901 n’ont pas le droit de faire des bénéfices. Cette croyance limite considérablement leur action puisque les animations, formations et prestations de tous ordres sont réalisées au tarif les plus bas, quant elles ne sont pas carrément gratuites.
Sachez que la loi n’interdit pas les bénéfices. Elle interdit le partage ou leur attribution aux membres de l’association. Les bénéfices engendrés par le produit d’une prestation de service, d’une vente, d’une location, d’abonnements, etc, doivent permettre le développement de l’association, son autofinancement.
Naturellement, il ne s’agit pas de se lancer dans un commerce effréné qui n’aurait plus rien à voir avec l’objet de l’associaiton, auquel cas celle-ci devrait alors adopter un autre statut. La loi distingue d’ailleurs ce qui relève de l’activité normale de l’association ou d’opérations plus exceptionnelles. Je ne pense pas que les CRILJ soit dans ce cas de figure.
Alors, je vous en conjure, faites payer vos interventions au juste prix sans oublier, bien sûr, que nous oeuvrons avec le souci du service public et dans un esprit d’éducation populaire. Mais, rien n’est gratuit, le travail et la compétence se paient.
Une dernière précision : une association peut rembourser à ses membres des frais, de déplacement par exemple, engendrés par une intervention, sur présentation d’un justificatif de dépense.
Alors, une fois pour toutes, faites savoir autour de vous ce que signifie réellement « à but non lucrarif » et … développez vous !
( article paru dans le n° 89 – mars 2007 – du bulletin du CRILJ )
Inspectrice principale du Ministère de la Jeunesse et des Sports, Denise Barriolade a essentiellement œuvré dans le secteur ‘jeunesse et éducation populaire’. Après sept ans dans le Val-de-Marne, elle est conseillère technique au cabinet d’Edwige Avice puis d’Alain Calmat où elle gère notamment les projets de l’Année internationale de la jeunesse. Après un passage éclair à l’Institut National d’Education Populaire durant lequel elle met en place le Rayon vert, observatoire du livre scientifique et technique pour la jeunesse, elle passe quatre ans à Eurocréation où elle crée le réseau des Pépinières européennes pour jeunes artistes. Elle anime, entre 1986 et le début des années 90, le groupement d’intérêt scientifique PROMOLEJ (Promotion de la Littérature des Jeunes). Exerçant dix ans à la direction de la jeunesse, Denise Barriolade apporte un soutien important aux pratiques culturelles et artistiques (festivals de cinéma, théâtre et musique, stages de réalisation, etc). Elle gère le Prix de la jeunesse au festival de Cannes et les Prix littéraires du Ministère de la Jeunesse et des Sports dont le CRILJ fut prestataire de service. Après près de cinq ans à l’Organisation Internationale de la Francophonie où elle se consacre principalement aux politiques de jeunesse dans les pays d’Europe centrale et orientale, elle rejoint le ministère avant de prendre sa retraite et de se consacrer, entre autres choses, au CRILJ dont elle est l’actuelle présidente.